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Formations certifiantes : un cadre reconnu pour valoriser ses compétences

Légal
Illustration de l'article de blog sur les formations certifiantes
Par Guillaume C. 21 mai 2025

La montée en puissance des reconversions professionnelles et l’évolution rapide des métiers renforcent l’intérêt pour les formations certifiantes. Inscrites dans un cadre officiel, elles offrent une reconnaissance concrète des compétences acquises, que ce soit par l’apprentissage ou l’expérience. Ce type de formation séduit autant les actifs en repositionnement que les entreprises en quête de profils immédiatement opérationnels. Mais encore faut-il comprendre ce qui les distingue et comment en tirer parti efficacement.

RNCP, RS, titres… Ce qui définit une vraie certification

outes les formations ne se valent pas. Une formation certifiante répond à des critères précis, définis par l’État, et s’inscrit dans un référentiel national officiel. Deux registres permettent de vérifier cette reconnaissance : le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique (RS).

Le RNCP recense les certifications qui préparent à un métier clairement identifié. Elles sont attribuées à l’issue d’une évaluation formelle, par exemple un examen, une mise en situation professionnelle ou un dossier de validation. Chaque certification RNCP est associée à un niveau de qualification, de niveau 3 (CAP) à niveau 8 (doctorat), ce qui facilite son positionnement sur le marché de l’emploi.

Le RS, quant à lui, regroupe les certifications visant des compétences transversales ou complémentaires, comme la gestion de projet, l’usage d’outils numériques ou la prise de parole en public. Elles ne qualifient pas un métier, mais apportent une spécialisation reconnue dans un champ professionnel.

Enfin, les titres professionnels ou les certificats de qualification professionnelle (CQP) délivrés par les branches sont eux aussi certifiants, à condition d’être enregistrés dans l’un des deux répertoires.

Une formation non inscrite au RNCP ou au RS ne peut pas être qualifiée de certifiante, même si elle propose un programme structuré ou un certificat de fin de stage.

Pourquoi choisir une formation certifiante ?

Au-delà de l’apprentissage, une formation certifiante s’inscrit dans une logique de validation formelle des compétences. Elle apporte des avantages concrets, aussi bien pour renforcer un profil professionnel que pour faciliter l’accès à de nouvelles fonctions. Voici trois raisons majeures qui motivent ce choix.

Faire reconnaître officiellement des compétences acquises

La formation certifiante offre un cadre structuré pour faire valider des savoir-faire développés sur le terrain. Qu’il s’agisse d’expériences passées en entreprise, de missions ponctuelles ou d’activités informelles, ces compétences peuvent être traduites en certification officielle. Ce processus donne une visibilité concrète au parcours professionnel, notamment dans le cadre d’une reconversion ou d’un changement de secteur.

Valider un niveau reconnu dans les conventions collectives

Dans de nombreux secteurs, l’accès à un poste spécifique ou à un niveau de rémunération est conditionné par la possession d’un diplôme ou d’un titre reconnu. Les certifications enregistrées au RNCP permettent de positionner son profil dans une grille conventionnelle, ce qui peut déclencher une revalorisation salariale ou l’obtention de nouvelles responsabilités. La certification devient ainsi un outil de progression interne, à la fois pour les salariés et pour les employeurs.

Valoriser ses savoir-faire pour retrouver un emploi

Pour les personnes en recherche d’emploi, une formation certifiante constitue une preuve tangible de compétences maîtrisées. Elle rassure les recruteurs sur le niveau opérationnel du candidat et facilite la projection dans un poste. Les parcours certifiants sont généralement plus courts que les cursus diplômants, ce qui les rend accessibles et rapidement mobilisables dans une stratégie de retour à l’emploi.

Titres, CQP, diplômes : quelles certifications pour quels objectifs ?

Les formations certifiantes prennent des formes variées selon les objectifs visés et les secteurs concernés. Chacune correspond à un type de reconnaissance spécifique, avec ses conditions d’obtention et ses usages professionnels. Voici les principales catégories à distinguer.

Titres professionnels : une certification métier délivrée par l’État

Les titres professionnels sont délivrés par le ministère du Travail. Ils valident des compétences opérationnelles liées à un métier défini, comme assistant ressources humaines, électricien d’équipement ou conseiller de vente.

  •  Ils sont accessibles par la formation ou par la validation des acquis de l’expérience (VAE).
  • L’évaluation repose sur des mises en situation professionnelle et un oral devant un jury.
  • Ils sont reconnus nationalement et permettent une insertion rapide sur le marché du travail.

À privilégier pour une reconversion ciblée ou une professionnalisation rapide.

Certificats de qualification professionnelle (CQP) : des standards issus des branches

Les CQP sont créés et délivrés par les branches professionnelles, en lien direct avec les besoins des entreprises du secteur. Ils attestent de la maîtrise de compétences clés pour un métier spécifique, comme agent logistique, animateur qualité, ou responsable adjoint de magasin.

  • Ils sont souvent conçus pour répondre à des pénuries de main-d’œuvre.
  • Certains CQP sont enregistrés au RNCP, d’autres seulement au RS.
  • Ils sont particulièrement adaptés à des parcours en alternance ou à des salariés en poste.

À privilégier pour évoluer au sein d’un même secteur ou valoriser une expérience métier déjà acquise.

Diplômes d’État : une reconnaissance académique sur le long terme

Les diplômes, comme le BTS, la licence professionnelle, ou le master, sont délivrés par des ministères d’enseignement (Éducation nationale, Enseignement supérieur, Agriculture, Industrie, etc.).

  • Ils valident des compétences dans une logique académique, souvent acquises en formation initiale ou continue.
  • Ils sont associés à un niveau de qualification (du niveau 3 à 8) et à un volume horaire importants.
  • Ils peuvent être obtenus par formation longue, alternance, ou VAE.

À privilégier pour des projets de carrière à long terme, une évolution dans la fonction publique, ou une poursuite d’études.

Certifiante ou qualifiante ? Ce qu’il faut bien distinguer

Les termes certifiante et qualifiante sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils désignent des réalités bien différentes. La formation certifiante mène à une validation officielle reconnue par l’État ou les branches professionnelles. En revanche, la formation qualifiante améliore les compétences sans pour autant délivrer un certificat formel.

Le tableau suivant permet de visualiser clairement ces distinctions :

CritèreFormation certifianteFormation qualifiante
Reconnaissance officielleOui (RNCP ou RS)Non
Validation finaleOui (examen, jury, mise en situation)Non obligatoire
Type de document délivréTitre, certificat, diplômeAttestation de suivi
Éligibilité CPFOuiRarement
ObjectifCertifier des compétences dans un métier ou une fonctionAcquérir ou renforcer des compétences professionnelles
Utilisation en entrepriseMobilisable pour évolution, reconversion, promotionUtilisé pour perfectionnement ponctuel
Durée moyenneVariable (de quelques jours à plusieurs mois)En général courte (quelques heures à quelques jours)
Financement complémentairePossible via OPCO, FNE, Pôle emploi, régionsMoins prioritaire dans les dispositifs publics
Insertion ou mobilité professionnelleFacilite la mobilité et l’employabilité à l’échelle nationalePertinent dans un contexte interne ou sectoriel limité

Une formation peut être de qualité sans être certifiante. Ce qui fait la différence, c’est l’existence d’une évaluation encadrée et l’inscription officielle dans un répertoire reconnu.

Comment vérifier qu’une formation est réellement certifiante

Avant toute inscription, il est recommandé de procéder à quelques vérifications simples mais indispensables. Voici les points clés à contrôler pour s’assurer qu’une formation est bien certifiante au sens officiel.

  • Consulter le RNCP ou le RS : Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique (RS) sont les seules bases officielles recensant les certifications reconnues par l’État. Toute formation certifiante y est associée à : un intitulé exact, un code RNCP ou RS, un niveau de qualification (de 3 à 8) et un organisme certificateur identifié.
  • Vérifier la présence sur Mon Compte Formation : le site Mon Compte Formation ne référence que des formations certifiantes ou qualifiantes reconnues. Si une formation y est disponible, cela signifie qu’elle respecte les critères de certification et de financement.
  • Examiner le programme de formation : Une formation certifiante doit comprendre une évaluation finale obligatoire (écrite, orale, pratique, etc.), des blocs de compétences identifiables et structurés et un document final attestant la réussite (titre, certificat, diplôme).
  • Vérifier la certification de l’organisme de formation : Seuls les organismes certifiés Qualiopi peuvent proposer des formations financées par le CPF.

Financer sa formation certifiante : les dispositifs accessibles

Plusieurs solutions permettent de prendre en charge tout ou partie d’une formation certifiante. Les principales sources de financement incluent :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) : accessible à tous les actifs jusqu’à la retraite, il finance uniquement les formations certifiantes ou qualifiantes inscrites au RNCP ou au Répertoire Spécifique. Depuis le 1er janvier 2025, une participation forfaitaire de 102,23 € est exigée et la Caisse des Dépôts renforce les contrôles qualité.
  • Dispositif Pro-A : ouvert aux salariés en CDI (et certaines catégories en CDD ou activité partielle), il allie alternance et montée en compétences pour des certifications RNCP, avec une prise en charge forfaitaire de 12 €/heure (15 €/heure pour travailleurs handicapés), plafonnée à 3 000 € par parcours.
  • FNE-Formation : maintenu en 2025 avec une enveloppe dédiée aux transitions écologique et numérique, il couvre de 50 % à 70 % des coûts pédagogiques via les OPCO.
  • Aides régionales (PRF) : Programmes Régionaux de Formation gratuits pour demandeurs d’emploi, sans condition de diplôme.
  • France Travail : dispositifs pour demandeurs d’emploi incluant l’AIF (prise en charge des frais de formation), la POEI et la POEC (formations préparant à l’emploi), ainsi que l’ARE-F (indemnisation pendant une formation validée).
  • Aide Individuelle à la Formation (AIF) : prise en charge partielle ou totale des frais pédagogiques pour les demandeurs d’emploi.
  • Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI) : jusqu’à 400 h de formation tutorée, financées par France Travail.
  • Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective (POEC) : formations collectives sectorielles pour demandeurs d’emploi.
  • Allocation d’aide au retour à l’emploi Formation (ARE-F) : indemnisation des stagiaires en formation validée par France Travail.

La formation doit obligatoirement être éligible pour ouvrir droit à ces financements.

La certification à distance : flexibilité et efficacité avec Evaluo

Aujourd’hui, la certification professionnelle ne se limite plus au présentiel. Grâce à des solutions comme Evaluo, il est désormais possible de passer une certification à distance, dans un cadre sécurisé et conforme aux exigences des certificateurs. Que l’évaluation se déroule en synchrone, avec une surveillance en direct, ou en asynchrone, de manière autonome selon les disponibilités du candidat, Evaluo propose une approche flexible et fiable.

Certains organismes ont déjà adopté ces modalités innovantes. C’est le cas, par exemple, de Lefebvre Dalloz qui propose des examens à distance en synchrone, avec une supervision en temps réel, ou encore de ICDL qui propose l’évaluation asynchrone, permettant aux candidats de passer leur certification à leur rythme tout en garantissant la validité du processus.