Le plagiat par traduction peut résulter d’une méconnaissance des règles autant que d’une volonté de dissimulation. Voici quelques repères pour éviter les dérives et adopter une pratique rigoureuse :
1. Toujours identifier la source du contenu traduit
Même si vous reformulez ou abrégez un texte, l’origine de vos informations doit toujours être clairement indiquée. Mentionner la source (titre de l’ouvrage ou de l’article, éditeur, date, URL le cas échéant) permet :
- De respecter le droit moral de l’auteur et d’éviter toute accusation de « copier‐coller » ;
- D’offrir à votre lecteur la possibilité de consulter le document original pour approfondir sa compréhension.
Astuce : placez la référence directement après la citation ou le passage traduit (entre parenthèses ou en note de bas de page), selon le style de citation en vigueur (APA, Chicago, etc.).
2. Utiliser ses propres mots
Traduire ne veut pas dire transposer mot à mot ! Pour prouver votre compréhension du propos et éviter la simple reproduction, vous devez :
- Reformuler les idées avec votre propre vocabulaire et votre tournure de phrase ;
- Conserver l’esprit et l’exactitude du contenu original sans en altérer le sens.
Exemple :
– Version mot à mot : « Le marketing digital se déploie à l’échelle mondiale ».
– Reformulation personnelle : « Les stratégies numériques s’étendent désormais à l’international. »
3. Préciser le nom de l’auteur et la langue d’origine
Indiquer l’auteur et la langue d’origine ajoute de la transparence et crédibilise votre travail :
- Le lectorat sait immédiatement à qui attribuer les idées et peut, si besoin, consulter la version originale ;
- Vous montrez votre rigueur académique en contextualisant la traduction dans son environnement culturel et linguistique.
Format type :
Traduction de [Titre de l’ouvrage], par [Nom de l’auteur], publié en [année] (texte original en [langue]).
4. Éviter les traductions automatiques brutes
Les outils de traduction automatique peuvent vous faire gagner du temps, mais :
- Ils génèrent souvent des contresens ou des tournures maladroites ;
- Ils ne remplacent pas votre responsabilité de citer la source, même si vous corrigez ensuite le texte.
Recommandation : utilisez-les comme brouillon, puis relisez et reformulez intégralement pour garantir exactitude et fluidité.
5. Recourir à un outil de détection fiable
Avant de soumettre un document, il est judicieux de le soumettre à un logiciel spécialisé capable de repérer les ressemblances multilingues :
- Certains détecteurs comparent des textes dans plusieurs langues et signalent les passages proches d’une traduction
- Corrigez ou reformulez les segments identifiés pour renforcer votre originalité.
6. Ne pas accumuler des extraits traduits
Même correctement référencés, un ensemble de citations traduites reste un collage de textes d’autres auteurs et peut diluer votre propre contribution :
- Favorisez l’analyse, la synthèse et l’apport critique ;
- Réservez les extraits longs aux cas où ils sont indispensables, et toujours avec discernement.
Bonne pratique : limitez les citations traduites à 10–15 % de votre document et complétez-les systématiquement d’un commentaire personnel pour illustrer leur pertinence.